COUTHENANS en Haute Saône à ROUGEMONT dans le Doubs
Jeudi 23 juin 2011
Après une bonne nuit de repos au sec, dès 6 heures, Yves est sur les routes pour rallier Couthenans à Rougemont dans le Doubs.
Yves vous salue ...
Une bonne et grande journée aujourd'hui sans pluie. Une température idéale pour la marche … les fontaines incitent notre ami Yves à faire Kneipp, le top quoi. (Pour ceux qui ne connaissent pas la méthode Kneipp : le bain de bras jusqu'aux biceps donne un coup de fouet à l'organisme, régule la tension soulage les vertiges et les maux de tête, durée trente secondes) on ne triche pas !
De nombreuses rencontres sur la route avec lesquelles il a beaucoup communiqué.
Les kilomètres défilent, les villages se succèdent, Champey puis Saulnot. Un marais se trouve sur les territoires des communes de Saulnot (70) Chavanne (70) Villers sur Saulnot (70) Champey (70) et Vernoy (25). Il est l'un des deux grands marais de basse altitude subsistant en Franche-Comté avec celui de Saône (25). On rencontre dans ce biotope une richesse peu commune au niveau de la flore, mais surtout de la faune qui est représentée par une considérable variété d'oiseaux, de reptiles, batraciens et petits mammifères.
Une petite incursion dans le département 25 (Doubs) à Gemonval, commune située entre deux collines, Marselise et Crevans et traversé par un petit ruisseau, le Scey qui prend sa source à Marselise et se jette dans l'Ognon à Saint Sulpice. En 1710, un certain Claude Vienot obtient du comte de Montbéliard l'autorisation de bâtir un moulin sur le ruisseau de Gemonval, il cessa de fonctionner en 1878.
Retour en Haute-Saône par Courchaton village limitrophe au département du Doubs (25). Les ruines de deux châteaux médiévaux sont visibles à Courchaton, les unes dans le village, les autres (couramment appelées le château d'Anet) à l'ouest de la commune. L'église de Courchaton est d'origine gothique mais elle fut reconstruite au XIX ème siècle mais à toutefois conservé son clocher-porche du XVI ème siècle. On pourra en outre voir sur la commune huit fontaines, dont six fonctionnent toujours, et de nombreux puits.
Fallon, commune du sud de la Haute Saône qui forme une enclave dans le département du Doubs.
Guillaume de Raincourt fit construire une fonderie émaillerie à Fallon en 1711. Très productive au XIX ème siècle, dernière fonderie de Haute-Saône en 1893, elle ferma ses portes en 1939. Les bâtiments sont cependant toujours debout et en assez bon état. La maison du maître des forges, dit le château de Fallon est tout aussi bien conservée. Édifiée aux XVIIIème et XIX ème siècles, cette imposante demeure est classée Monument Historique. Si hier Yves a souffert du manque de fontaines aujourd'hui il est plus que gâté. Fallon compte trois fontaines dont l'une d'elles est classée Monument Historique, cette fontaine-lavoir édifiée en 1764 est la plus ancienne de Haute-Saône. D'une longueur de 20 mètres, ce qui est énorme pour l'époque, est couverte d'une halle de charpente. L'étang de Fallon est en réalité l'ancienne retenue d'eau de la forge et est un très beau site naturel. La commune est en outre membre de «l'autre pays de la mirabelle» qui regroupe 13 sites haut-saônois et doubiens producteurs de mirabelles. Cela explique que Fallon soit le point de départ du Sentier des Mirabelles.
À Cubry,Daniel, le président du club de marche a accueilli Yves pour l'emmener visiter le château de Bournel . Dans un immense parc aux essences rares (fin du XIX ème siècle) s'inscrit la terrasse du château sur laquelle prennent place un jardin régulier à la française délimité par des allées de buis, une grande charmille et un jardin potager qui a gardé toutes ses structures essentielles : bassins, allées couvertes d'arbres fruitiers en espalier, gloriettes. Avec ses innombrables tours, tourelles, corniches, mâchicoulis et échauguettes, le château de Bournel semble issu d'un conte de fées. Effectivement, son origine est rapportée par une légende … il paraît en effet, qu'autrefois, une vouivre vivait au bois de Montblanchin. Le seigneur qui la tua construisit le château en souvenir de son acte héroïque.
En réalité le château fut commencé au XVIIIème siècle et resta inachevé pendant plusieurs années. Le marquis Lionel de Moustier le racheta au XIX ème siècle et entreprit des travaux qui durèrent plus de 20 ans. Les descendants du marquis, toujours propriétaires du lieu, ont à leur tour, entretenu et embelli le château afin d'en faire la prouesse d'architecture et d'élégance qu'il est devenu aujourd'hui. Les extérieurs sont tout aussi beaux que le bâtiment, il est en effet entouré de jardins à la française et de terrasses, d'un parc à l'anglaise aujourd'hui aménagé en terrain de golf. Une chapelle inspirée de celle du château d'Amboise a également été ajoutée.
À Nans, un groupe d'environ 20 marcheurs les rejoignent et voilà tout ce monde en route direction Rougemont. Une super ambiance … les accompagne. Nans, petit village dont l'origine du nom vient du mot gaulois nantos qui signifie «torrent», vallée. Le premier âge de fer dit «de Halstatt» (600 ans av.JC) est représenté par deux tumulus sur la crête boisée de Nans. C'est le premier témoignage d'un habitat de la période à laquelle les peuplades migrantes commencent à se sédentariser. Dès cette époque, les roches de Nans avec leurs abris naturels servent de refuge et contribuent à fixer une population. En 1475, les troupes suisses brûlent le château et assiègent les roches de Nans où sont réfugiés les habitants. La chapelle castrale n'est plus mentionnée après l'incendie du château en 1475. En 1954, une chapelle est dédiée à Sainte Maria Gorreti.
À l'arrivée à Rougemont d'autres personnes étaient sur place devant la mairie pour accueillir Yves et ses compagnons de route. Un journaliste de l'Est Républicain présent pour un article qui paraîtra dans la presse locale, la présidente des donneurs de sang ainsi que le président de région représentant les hémophiles l'accompagnent dans la salle de loto mise à la disposition de la mairie pour une conférence.
Le témoignage d'un père a ému toute l'assemblée. Le père sera donneur de son vivant d'un organe, Monsieur Girardot fera don d'un organe à son fils … son témoignage à permis d'engager la conversation sur les dons d'organes du vivant des personnes. Discours émouvant et très intéressant, merci et bravo à lui d'avoir accepté de témoigner devant tant de personnes, il faut du courage.
Village escale ROUGEMONT dans le Doubs et dans la vallée de l'Ognon.
Ancien bourg castral construit au pied et sur les flancs d'un promontoire. La citadelle promontoire qui prolonge la colline de Montaucivey et sur laquelle ont été édifiés le château, l'église et le couvent des Cordelliers. Jusqu'au XVI ème siècle il était entouré de remparts aujourd'hui presque totalement disparus qui longeaient son paisible ruisseau le Drigeon. Depuis 1973, la commune est constituée du bourg de Rougemont auquel se sont associés trois villages voisins de Chazelot – Montferney et Morchamps. Il doit sans doute son nom à la couleur de sa terre riche en fer. L'histoire de la famille de Rougemont est connue depuis le XI ème siècle. D'après Castan en 1039, au sacre de Hugues 1er, archevêque de Besançon, les seigneurs de Rougemont étaient parmi les premiers de l'église de Besançon derrière le comte de Bourgogne et les Montfaucon. Ils jouèrent un rôle important dans l'histoire de la Franche-Comté. Cette province appartenait, tout à tour, selon les alliances ou les mariages à la Bourgogne,à la Flandre, au Saint Empire Germanique et enfin à la branche espagnole des Habsbourg pour enfin devenir définitivement française en 1678 (traité de Nimègue). Les sires de Rougemont possédaient une vaste baronnie et l'on connaît bien leur généalogie établie par plusieurs écrivains. Le couvent des Cordeliers fut construit par le dernier des seigneurs de Rougemont qui fut Thiébaut.
Et voilà la journée positive qu'à vécue notre pèlerin. Cerise sur le gâteau, pour clore cette belle expérience, Daniel reçoit Yves chez lui pour le dîner et pour la nuit. Yves m'a confié que le lit où il va passer la nuit ce soir fait 2 m sur 2 m. Chut ...faut pas l'ébruiter !!
Marthe, à suivre …
Cumul 103 km/1045 km