LES GRANDES BARRAQUES (25) - DAMPIERRE (39)
Samedi 25 juin 2011
5h50 départ, ça commence par une traversée de cette magnifique forêt de Chailluz. Après une bonne nuit réparatrice sous un abri, couché très tôt hier soir, il vient de me confier qu'il a la patate, il marche vers Besançon accompagné du chant des oiseaux.
Besançon, préfecture du département du Doubs, elle fait partie de la métropole Rhin-Rhône. Établie dans un méandre du Doubs elle est siège d'académie et province ecclésiastique, peuplée par les Bisontins et Bisontines. La cité joue un rôle important dès l'époque gallo-romaine sous le nom de Vesontio. Sa géographique et son histoire spécifique ont fait d'elle, tout à tour, une plate forme militaire, une cité de garnison, un centre politique et une capitale religieuse.
Vue sur Besançon depuis la citadelle
La citadelle de Besançon est une forteresse surplombant la ville de Besançon. Elle constitue un des chefs d'œuvre de Sébastien Le Prestre de Vauban (1633-1707), ingénieur militaire du roi Louis XIV. Elle est à ce titre classée au titre des monuments historiques et inscrite, depuis le 7 juillet 2008 sur la liste du Patrimoine mondial de l'UNESCO au sein du Réseau des sites majeurs de Vauban regroupant douze sites représentatifs du génie architectural de Vauban.
La ville de Besançon s'inscrit dans un site particulièrement exceptionnel, une boucle formée par un méandre du Doubs et fermée par une colline. Place forte naturelle, position stratégique exceptionnelle, elle fut remarquée par Jules César qui l'investit en 58 avant J.C.
La citadelle de Besançon est aujourd'hui le symbole de la ville et un haut-lieu du tourisme franc-comtois, en plus de son cadre historique architectural et de sa situation géographique privilégiée, il abrite un espace Vauban, un musée de la Résistance et de la Déportation, un musée de la vie comtoise, le service régional d'archéologie, un zoo etc … ainsi qu'un restaurant, boutiques, librairie spécialisée.
Intérieur de la Citadelle
Après avoir traversé cette grande ville, notre pèlerin apprécie de marcher vers Pouilley les Vignes. Au XVIII ème siècle, le plus grand vignoble du canton d'Audeux était celui de Pouilley les Vignes avec 340 arpents cultivés. Ainsi, jusqu'aux années 1920 Pouilley fut longtemps un domaine viticole incontesté. Des cépages réputés comme Poulsard, Pinot emplirent les bouteilles. Le vignoble s'étendait alors sur 125 ha … la Grande Côte, les Côtes de Masson et de Vaufresson produisirent les vins les plus appréciés. Au 19 ème siècle, la vigne était encore la principale ressource des habitants de Pouilley, elle occupait, en 1845 plus du tiers des terres cultivables de la commune. La viticulture fut remplacée progressivement par la polyculture, notamment la production fruitière, quelques arpents de vigne sont toujours entretenus par des passionnés.
Les plus anciens vestiges de Pouilley sont sans aucun doute ceux de la voie romaine, à la Perrouse. Le nom de Pouillez les Vignes vient probablement du mot Pouille : écritoire en bois sur lequel on comptabilisait les récoltes dans l'ancien temps. Il se peut aussi que le mot Pouille soit lié à l'abondance des peupliers présents sur les collines entourant le village. La découverte, en 1867, d'un gisement de sel exploitable à Miserey provoque la recherche et la découverte de sel, puis la distribution de concessions à Chatillon le Duc en 1875, à Pouilley les Vignes en 1889 et à Serre les Sapins en 1898.
Ce n'est qu'en 1889-1890 que furent installés 4 ouvrages militaires sur le Mont, un véritable écrin vert au-dessus du village où on peut encore aujourd'hui voir les vestiges de ces batteries d'infanterie et le reste d'un ancien château du XIII ème siècle en empruntant le parcours de santé ou le sentier botanique. Le village est traversé par le ruisseau «la Lanterne».
Yves marche toujours et arrive à la commune de Serre les Sapins qui trouve son origine dans sa situation géographique, située sur les hauteurs d'une colline. «Serre» vient du latin «serra» qui désigne une crête, un sommet. Serre est devenu Serre les Sapins le 28 décembre 1961. Au centre du village, la place du Sergent, la fontaine du même nom, autrefois recouverte d'un toit et ses maisons datent du XVIII ème siècle. L'église est dotée d'un clocher comtois. Les deux fontaines du Bief d'orme ont été restaurées et au cours des travaux, un petit étang naturel a été valorisé.
Notre pèlerin est oxygéné tout au long de ce parcours, les villages sont entourés de superbes forêts. Franois, anciennement Franoy tire son origine du latin Fraxinus (frêne). Rien d'étonnant à ce que cet arbre sacré des anciens soit mis à l'honneur dans cette commune de 780 ha dont 280 sont occupés par des bois. L'existence de Franois est vraisemblablement très ancienne, une médaille romaine y fut découverte au XIX ème siècle et un habitant, lors d'un ravalement de façade, a mis à jour une pierre sculptée d'une tête évoquant un rite gaulois. Les marcheurs sont heureux dans ce village car de nombreux sentiers sont balisés dans le bois des Tilleroyes. Une maison de maître appelée le château date de 1774, a été classée aux Monuments historiques. Construite pour accueillir les chanoines, elle est entourée d'un vaste terrain boisé délimité par une muraille équipée de tourelles. Le lavoir du village a été rénové en 1998 d'après les plans originaux de 1830, la réfection du lavoir de la Félie s'est réalisée en 2005. Que de trésors dans notre pays, il suffit d'ouvrir les yeux !!
Chemaudin, l'église avec un clocher-porche plutôt rare dans la région, surmonté d'une croix et d'un coq fixé par un piédouche exceptionnel fait la fièreté de ce charmant bourg. L'église abrite notamment un retable de 1750 dessiné par Nicolas Nicole ainsi que trois tableaux du peintre Guillot.
Des rencontres agréables, des gens à l'écoute de notre pèlerin … et combien intéressants … un couple (deux amoureux de la nature) ont liquidé tous leurs biens et sillonnent la France en toute sérénité. Catherine et Pierre sont deux personnes inoubliables ... pensez bien que l'ami Yves a apprécié ce moment et va le comptabiliser parmi les moments forts de son périple.
Le temps agréable ne gâche rien et pourtant il est urgent de trouver un câble USB afin de pouvoir envoyer les renseignements complémentaires car je le talonne surtout pour les photos, eh bien c'est fait, ouf.
Une grande conversation avec le Monsieur qui lui a fourni le câble et qui lui a confié sa déception quant au peu de moyen mis en œuvre pour le don d'organes.
Un petit tour dans une pharmacie et puis s'en va vers Dannemarie sur Crêtes - Saint Vit … Il est 10h30 et il reste 12 kilomètres à parcourir jusqu'à la ville étape de Dampierre. Yves avance toujours ... Saint Vit marque la frontière, c'est ici qu'il quitte de Doubs et arrive dans le Jura.
L'arrivée dans le hameau de Châteauneuf annonce à notre pèlerin qu'il se trouve à deux kilomètres de Dampierre, la ville étape pour cette nuit. Châteauneuf trouve l'origine de son nom vers le XVI ème siècle. Le vieux château de Fraisans étant détruit, on établit directement en face un autre ouvrage pour protéger le passage du Doubs. Ce fut le «fort des rattes» appelé aussi le «château neuf».
Dans la falaise calcaire qui domine la rive droite du Doubs, entre Dampierre et Ranchot, une grotte témoigne d'une présence humaine qui pourrait remonter à plus de 150 000 ans.
Le nom Dampierre signifie pour l'ami Yves la fin de la marche pour aujourd'hui, ouf ... on respire tous avec lui ! Toutes ses connaissances, anciennes ou nouvelles, à travers son blog suivent son périple journellement et admirent son courage, sa volonté et sa force. Chaque jour le nombre de lecteurs augmentent … c'est bon signe.
Le village de Dampierre domine la vallée du Doubs et offre de très beaux paysages si on prend le temps de regarder autour de soi. Il est situé sur les axes de communication reliant Dole à Besançon et plus largement le Rhin et l'Europe du Nord au Rhône et à la Méditerranée. L'origine la plus probable de Dampierre est l'altération de «Dominus Petrus» (Dom Pierre pour Saint Pierre). Nom composé selon une tradition chrétienne antérieure au VI ème siècle, le village a sans doute pris naissance à cette période. Dès le VII ème siècle, au moins, un lieu de culte dédié au chef des Apôtres a été établi à l'emplacement de l'église de Dampierre. Il a donné son nom à la bourgade formée autour de lui et il est devenu le centre d'une vaste paroisse groupant presque tous les villages qui forment le canton actuel. Dampierre est traversé par les principaux axes de communication de la région : routier RN 73, A 36, ferré Dijon Besançon, fluvial Doubs et canal du Rhône au Rhin et doit son développement à sa position géographique, mais également à la présence de petites industries liées au passé métallurgique de la commune.
Dampierre se compose du bourg proprement dit et de deux hameaux qui lui sont rattachés, Châteauneuf qu'Yves vient de traverser, au bord du Doubs en amont et les Minerais, situé sur le site des anciennes mines de fer à ciel ouvert. Le creusement de la ligne droite de deux kilomètres du canal Napoléon (futur canal du Rhône au Rhin) qui passe sur cette commune a été réalisé à la pioche de 1811 à 1914 par des prisonniers autrichiens.
Yves arrive à Dampierre à 14 heures 30, il est reçu par Monsieur Marc, patron du bar qui lui signifie l'endroit où il passera la nuit, salle n° 1 à la Mairie. De retour au bar, un picon bière l'attend !! bien sûr.
Voici son programme pour ce soir : Monsieur le Sous Préfet et Monsieur le Maire de Dampierre recevront Yves pour une conférence au stade, puis il interviendra à 20 heures lors d'un concert Mojo, belle soirée en perspective.
Le journaliste de la presse locale LE PROGRES était présent, vous prendrez connaissance des photos et articles de presse dès qu'ils seront en ma possession.
Marthe, à suivre ...
Cumul 169.5 km/1045 km