En vue de faire connaître le don d'Organes !

Publié le par Marthe

 

Mardi 17 mai 2011

 

À compter du 21 juin 2011 vous allez vivre avec Yves son courageux défi… relier Wittenheim dans le Haut-Rhin en Alsace à Hendaye dans les Pyrénées Atlantiques dans la région Aquitaine.

Cela représente 1 045 kilomètres à pieds en autonomie ou 32 jours de marche avec une moyenne de 32 kilomètres journellement. On n'a rien sans rien et il faut un sérieux entraînement afin d'être prêt à faire face et surmonter les épreuves tout au long du chemin, aussi il s'entraîne dès qu'il a un moment.

organe-1Eliott ne quitte jamais son maître lors de ses entraînements

Il fait beau en ce jour du mois de mai, et l'envie lui prend de préparer la première étape Wittenheim – Mortzwiller et pousser même un peu plus loin jusqu'à Soppe le Haut ce qui représente 38 kms. Départ de Wittenheim accompagné cette fois par les deux amis qui tiendront son blog lors de son périple et vous tiendront au courant, jour après jour de l'évolution du défi qu'il s'est lancé pour faire connaître le don d'organes à travers les villes étapes.

7 heures, le départ est donné à Wittenheim, bien entendu Eliott est présent et tous partent bon pied, bon œil. Wittenheim,si la première mention de Wittenheim apparaît dans un manuscrit en 829 après JC sous la forme de Witanhaim et en 1180 sous l'orthographe actuel, il est attesté que le ban de la commune fut occupé par les hommes durant les temps préhistoriques, tombes et vases ont été trouvés au Horoederenhubel dans le secteur de Jeune Bois, datant du néolithique. Y ont été relevées, par ailleurs, à différents endroits du ban communal, des traces d'exploitations agricoles de l'époque gallo-romaine. Si un certain nombre de métiers à tisser se sont installés à Wittenheim au milieu du XVIII ème siècle, l'essor industriel démarre en 1885 avec l'implantation des Filatures et Tissages Kullmann et Cie. La population s'accroît rapidement.Mais c'est la découverte de la potasse qui va provoquer la croissance urbaine et économique de la commune. L'épopée de la potasse commence à Wittenheim le 11 février 1911 pour se terminer le 14 février 1986. Pendant ces soixante quinze années, près de 130 millions de tonnes de sel seront produites par les Mines de Potasse d'Alsace(MDPA)sur les carreaux miniers de Wittenheim (Théodore, Fernand et Anna). Chaque carreau minier avait son unité de production complète avec les chantiers d'extraction au fond et les installations de traitement de la potasse en surface. Près des puits d'extraction s'élevaient les terrils. Cet important développement industriel s'accompagne de la construction de cités minières (Ste Barbe, Fernand Anna et Jeune Bois plus récent). De 7 000 habitants en 1939 Wittenheim passe à plus de 13 000 en 1982. Malgré la fermeture des mines, la population augmente et atteint plus de 15 000 habitants en 1999.

Nous quittons Wittenheim à travers la forêt du Nonnenbruch. Important massif forestier d'Alsace de par sa superficie... la forêt du Nonnenbruch est répartie sur les bans de plusieurs communes du bassin potassique. À l'origine c'était un vaste bois marécageux où poussaient des essences diverses mais surtout du bois cassant (Bruch), du hêtre, du bouleau, des aulnes où les cochons se gavaient de glands. Propriété dans sa majeure partie des Mines Domaniales de Potasse d'Alsace, elle fut défrichée sur près de 700 ha pour permettre l'installation des sites miniers et de leurs cités ouvrières. Les sentiers forestiers qui la parcourent servaient de longue date de trait d'union entre les populations, les mineurs les utilisaient pour se rendre au travail. Véritable poumon vert, la forêt est classée forêt de protection, on y trouve plusieurs kilomètres de sentiers balisés par le Club Vosgien (le Kalipfad) (sentier de la potasse en alsacien).

organe-2Une heure plus tard nous dépassons les étangs du Seeboden.

Les étangs du Seeboden dépassés, nous entrons dans Richwiller, autre cité minière.Richwiller était une ancienne possession du comté de Ferrette. Par mariage elle passa en 1324 aux Habsbourg qui l'inféodèrent à diverses familles nobles. Mais le château des Hus, qui datait du XIVème siècle, est détruit depuis le début du XIX ème siècle, et la seconde Guerre Mondiale a radicalement détruit le village ancien. Dans le secteur du bassin potassique l'eau, que ce soient des étangs ou des ruisseaux, est omniprésente et apporte un agrément réel à un environnement qui comprend aussi terrils et friches diverses, témoins de l'activité minière aujourd'hui révolue, mais dont la mémoire est préservée, grâce entre autres à l'Écomusée d'Ungersheim.

richwiller-3Entrée dans Richwiller

Vient Lutterbach, située aux abords d'une voie romaine qui longeait la Doller a révélé des vestiges de cette époque. Sa première mention date de 735. Le lieu est alors possession de l'abbaye bénédictine de Murbach, fondée peu auparavant.

oelenberg-4L'abbaye de l'Oelenberg

À 10 heures nous contournonsl'abbaye de l'Oelenberg.C'est ici que la famille des comtes d'Alsace, plus précisément Heilwige de Dabo, épouse du comte Hugues d'Éguisheim et mère du pape Léon IX, fonda en 1045 un prieuré de chanoines suivant la règle de saint Augustin. Les trois premiers siècles de son existence furent remarquables, puis diverses vicissitudes entraînèrent son déclin. Une maison religieuse fut rétablie en 1621 par les Jésuites de Fribourg en Brisgau qui en firent un centre pastoral très actif. Vendu comme bien national au moment de la Révolution, le domaine put être acquis en 1825 par une communauté de cisterciens trappistes.

Comme tout homme, le moine doit gagner son pain. La tradition cistercienne exige depuis toujours que le moine travaille de ses mains. Partie intégrante de la vie monastique, le travail est vécu dans le silence rempli de la présence de Dieu, et dans la joie du service de Dieu et des frères. À l'abbaye de l'Oelenberg, outre les activités agricoles (jardin potager, verger, culture de blé, de maïs, de pommes de terre) il existe un moulin qui produit une farine très appréciée dans la région. On peut acheter des pâtes alimentaires ainsi que des petits gâteaux, cakes etc... présentés dans le magasin monastique.

oelenberg-5

L'Oelenberg est entouré de champs de culture

Depuis l'abbaye nous apercevons, à l'horizon, l'église de Schweighouse, elle paraît proche et loin à la fois. Le chemin traverse d'immenses champs de blé et maïs pour arriver à Schweighouse à 11h20 après avoir parcouru 21 kilomètres.

Le village de Schweighouse est mentionné au XIII ème siècle en tant que possession des comtes de Ferrette. Par héritage, il passe aux Habsbourg, qui, au XVI ème siècle, le donnent en fief aux Waldner de Freundstein. Dans leur château, est née Louise Henriette devenue baronne d'Oberkirch (1754-1803), célèbre pour ses Mémoires. Elle y décrit le château familial, une Wasserburg (château entouré de douves) qui remontait sans doute à la fin du XIVème siècle. Un puits est le seul vestige de ce château détruit pendant la Première Guerre Mondiale, de même que l'église du village, remplacée en 1924 par une construction néo-romane. Le village compte encore bon nombre de corps de fermes de belle apparence.

Grand merci à Monique et Michel, des amis de longue date d'Yves qui nous accueillent sur leur belle terrasse pour le casse croûte de midi.

Nous reprenons la route et filons sur le lac de Michelbach. La Doller prend sa source sur les hauteurs de Dolleren, au lieu-dit la  Fennematt  à 922 m d'altitude, un endroit très prisé par les randonneurs pédestres. La Doller dévale d'Ouest en Est sur environ 50 km un dénivelé de 700 m pour rejoindre l'Ill dans l'agglomération Mulhousienne. La Doller alimente ainsi le plan d'eau de Michelbach, réservoir en eau de la région de Mulhouse. michelbach-6 Guewenheim, est le premier village à l'entrée de la vallée de Masevaux bâti sur une terrasse caillouteuse de la Doller. Le nom de Göwenheim apparaît pour la première fois en 823 (lié à celui de l'abbaye de Masevaux) dans la charte de Louis le Pieux, fils et successeur de Charlemagne. Malgré la mise en cause de l'authenticité de ce document, les origines du village remontent vraisemblablement au temps des Carolingiens (751-987). En 1579, Guewenheim abritait une cour de justice et était le siège d'une cour colongère qui jugeait au nom des abbesses pour toutes les terres dépendant de cette abbaye. Durant la guerre de Trente Ans (1618-1648), le village est complètement détruit ainsi qu'Ernwiller, le village disparu situé en aval à flanc de coteau, de nombreux habitants fuient à ce moment-là.

1871, après le défaite de Napoléon III face aux Prussiens, l'Alsace passe sous la coupe de l'administration allemande jusqu'en 1914. Cette période voit la naissance des caisses d'assurance-maladie et accident en 1883 et 1884. Cette précocité vaut encore aujourd'hui à l'Alsace de bénéficier d'un régime local de Sécurité Sociale

Guewenheim nous accueille avec un magnifique lavoir dans lequel Eliott prend un bon bain.

guewenheim-7Lavoir à Guewenheim

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plaque commémorative de la légion d'honneur

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la chapelle Notre Dame des Bouleaux

Nous sortons de Guewenheim par l'Oberwald. Dans une clairière, une chapelle, Notre Dame des Bouleaux, havre de fraîcheur et de paix. Édifice antérieur des 16ème et 18ème siècles, détruit en 1792, chapelle de pèlerinage construite en 1868.

Mortzwiller, village - étape de Wittenheim-Hendaye, c'est ici qu'Yves passera, le 21 juin prochain, sa première nuit de pèlerin.

Il existait autrefois à Mortzwiller un château de plaisance avec parc, jardin anglais et un labyrinthe remarquable, appartenant à l'évêque constitutionnel Jean Baptiste Gobel né en 1727 à Thann, nommé en 1771. On n'en voit plus aucune trace à ce jour, les matériaux ont d'abord servi à l'agrandissement du moulin du village qui faisait partie des biens de la propriété. Ce moulin a ensuite été converti en tissage. Le souvenir de ce moulin en est aujourd'hui conservé par la rue du Moulin dans le prolongement de laquelle subsistent les étangs qui servaient à réguler l'eau du canal d'alimentation de la roue à aube. Situé à la jonction des collines du Sundgau et des derniers contreforts des Vosges, on y découvre le massif large et imposant du Rossberg, le Baerenkopf que traversait la frontière entre la France et l'Allemagne en 1870 et le Ballon d'Alsace aux pentes en chute raide qui descendent vers la vallée de la Doller.

Nous décidons de pousser jusqu'à Soppe le Haut. On ne sait pas précisément à quelle époque remonte le peuplement du vallon du Soultzbach. Il est établi qu'une voie romaine passait autrefois sur le territoire de Soppe le Haut, mais les quelques rares vestiges mis à jour jusqu'à présent ne permettent pas de penser que le lieu était habité à cette époque. Les premières mentions écrites du village remontent au Moyen Âge (Suspa en 1105, Sulcebach en 1185) et indiquent qu'il tire son nom du ruisseau du Soultzbach qui le traverse et va se jeter dans la Largue au niveau de Balschwiller. L'église de «Sulzebach supérioris» est quant à elle attestée pour la première fois en 1302 dans un registre des quêtes dues au Saint Siège.

soppe-10

38 kms au compteur à l'arrivée à Soppe le Haut. Inoubliable journée … avec des rencontres sur les chemins dont un couple s'entraînant pour le prochain départ sur le chemin de Compostelle et d'autres personnes en randonnée avec qui nous avons échangé nos impressions et expérience de marcheurs.

Il est temps de rejoindre notre fidèle compagnon Rémy (qui a accompagné Yves lors d'un autre périple Wittenheim-Nice) qui nous ramenera à Wittenheim.

 Marthe, Yves, Claude et Eliott

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Y
<br /> salut Marthala,<br /> Et bien que rajouter après une si belle histoire, Marthe qui fait découvrir à travers son blog Marche passion (le lien est sur mon blog) l'histoire la vie etc. suite aux randonnées faite lors des<br /> sortie en rando. toute l'année un travail difficile que seul une passionné puisse faire. Un grand merci à toi pour le premier grand commentaire.<br /> Schmoutz<br /> Yves<br /> <br /> <br />
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